Cyprien Katsaris | fr

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Il débute sa formation musicale à l’âge de 4 ans avec Marie-Gabrielle Louwerse au Cameroun où il passe son enfance. Lorsque sa famille s’installe à Paris, Cyprien Katsaris intègre le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (1965). Il étudie le piano avec Aline van Barentzen et Monique de La Bruchollerie (Premier Prix de piano, 1969) et la musique de chambre avec René Leroy et Jean Hubeau (Premier Prix, 1970). Il remporte ensuite plusieurs concours internationaux : the International Young Interpreters Rostrum-Unesco (Bratislava, 1977), le Premier Prix au Concours International Cziffra (Versailles, 1974) et fut le seul européen de l’ouest lauréat au Concours musical international Reine-Élisabeth-de-Belgique en 1972.

Son talent souligné par d’illustres musiciens (Olivier Messiaen: “J’ai eu la chance d’entendre Cyprien Katsaris dans son éblouissante interprétation du 3e Concerto de Rachmaninov et aussi dans une magnifique exécution du dernier de mes Vingt Regards. Sa technique d’acier, sa fougue, sa force et son autorité, sa brillance enfin, font de Cyprien Katsaris un merveilleux pianiste, et j’ai la plus entière confiance en son avenir.”) le propulse immédiatement dans une carrière de soliste international lui permettant de jouer avec quasiment tous les plus grands chefs (Eugene Ormandy, Leonard Bernstein, Nikolaus Harnoncourt, Simon Rattle, Ernst von Dohnányi, Charles Dutoit, Mstislav Rostropovitch, Kent Nagano, etc.) et les plus grandes formations.

Travailleur infatigable et boulimique de notes, il s’intéresse à tout le répertoire pianistique. Il fait partie de ces musiciens grâce auxquels il est possible de découvrir des œuvres et des compositeurs méconnus à chacun des concerts. Si l’on doit lui attribuer un répertoire il faudrait parler de la vaste période allant de Bach à Prokofiev, ses incartades antérieures et postérieures à cette période étant moins fréquentes. On peut noter aussi sa prédilection pour les transcriptions comme en témoignent plusieurs de ses disques (les 9 symphonies de Beethoven transcrites par Liszt chez Teldec, Mozartiana et Wagneriana chez Sony Classical, Mozart transcriptions chez Piano 21, Bach transcriptions chez Piano 21).

Son jeu marque d’une part par sa virtuosité, mais surtout par sa douceur et sa sensualité. En résumé, la virtuosité sans faille. Une autre caractéristique de Cyprien Katsaris est sa façon d’éclairer les œuvres par leurs chants cachés et de s’amuser à offrir au public plusieurs vues d’une même partition comme Chopin lui-même le faisait. Il est pour cela souvent mentionné comme un pianiste à part et les critiques gardent l'impression de quelqu'un de génial et déroutant. La description pianistique de Cyprien Katsaris ne serait pas complète si l’on ne mentionnait pas ses fréquentes improvisations en concert dans la lignée des grands claviéristes.
Logo officiel du label indépendant Piano 21.

Pour finir de tracer le portrait de Cyprien Katsaris, il faut évoquer la naissance de sa maison de disques Piano 21. La crise que subit le marché international du disque classique induit une politique artistique frileuse de la part des grandes maisons de disques. À l’opposé de nouvelles maisons de disques de petite taille se créent avec comme créneau le répertoire méconnu. Cyprien Katsaris, après avoir enregistré pour les majors, décide quant à lui de créer son propre label Piano 21, le 1er janvier 2001, pour atteindre sa pleine liberté artistique. Grâce à cela il peut aborder tout le répertoire, le célèbre et le rare. .